Le pacifiste abhorre la guerre et bénit l'État. En temps de paix, on lui a appris, et il l'a cru, que la société est un vaste système de communication où tout se règle par le dialogue, de manière non violente. N'étaient alors passibles d'un traitement par la force brute que ceux qui, vivotant à la périphérie de ces vases communicants, se moquaient à coups de pierres désespérés du vain bavardage démocratique. Le citoyen pacifiste, tout en reconnaissant par-là implicitement que (…)
Des mouvements contre la guerre
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La guerre actuelle produit une antinomie. Par certains côtés elle va dans le sens d’un renforcement de la passivité des individus ; tout semble nous dépasser : « la logique de guerre », le matériel ultrasophistiqué et inhumain qui est mis en jeu. Face à ce déploiement politico-médiatique et technologique ce que nous pouvons penser ne peut s’exprimer sans paraître immédiatement dérisoire. En cela la guerre apparaît comme un prolongement et une radicalisation de la crise du politique. « Tout (…)
Il y a quelques années un chanteur tunisien « engagé » (d'extrême gauche) chantait :
« Bagdad est dans mon cœur, comme Tunis
Une pulsion chaude, continue
Je suis une unité, ô mon ami,
Arabe et qui nie la désagrégation. » (Traduction)
Tunis est depuis le premier jour de la guerre à l'heure de Bagdad. Tout le monde est tendu vers l'Orient, les radios sont allumées en permanence, personne ne sort plus au cinéma, au spectacle ou au restaurant. Les dons du sang pour (…)
Les gamins s'y mettent, bien avant que les adultes, même les étudiants, aient pigé qu'il s'est passé quelque chose de grave. Et quand ils s'y mettent, les élèves choisissent obstinément le matin, où il faudrait être en classe, pour aller aux manifestations. Le risque n'est pas grave, parce que la cause est légitime. Trop légitime, me semble-t-il, pour mener loin.
Je suis leur professeur et comme on s'entend bien ils me demandent de les accompagner.
Es wird sich bald zeigen, daß die Welt gar nicht
entdecken will, was far gute Soldaten
die Deutschen sein können.
Richard Weizsäcker
Le mouvement pacifiste en Allemagne ne se distingue pas seulement du mouvement anti-guerre en France par une différence de nom ; on ne trouvera jamais en France des slogans tels que « nous voulons vivre », « nous avons peur », « ce n'est pas pour mourir que nous faisons des études », ou encore « nous sommes trop jeunes pour mourir ». Les citoyens (…)
Il est nécessaire, quand on s'apprête à lutter contre un ennemi qui nous menace, de se demander ce qu'il veut faire, car plus on aura de renseignements sur ses intentions, plus on aura de possibilités de le repousser, de passer à la contre-attaque, de nous défendre. Mais, il me semble qu'une question fondamentale n'a pas encore été posée avec clarté : qu'est-ce que la guerre ? On ne se le demande pas parce que tout le monde croit savoir exactement, qui d'une manière, (…)