Mai 68 et le Mai rampant italien
Présentation
Mai 68 est d’abord un événement singulier, ni répétition des révolutions du passé, ni anticipation d’un futur déjà théorisé. Soudaine irruption du refus de l’existant et de sa reproduction, Mai 68 constitue un moment historique qui réalise la conjonction unique de deux mouvements de lutte jusque-là séparés. D’une part la contestation de toutes les institutions et des rôles traditionnels tenus par l’individu, d’autre part la mise en cause de la centralité du travail.
Il n’y a pas deux Mai 68. Un « Mai étudiant » puis un « Mai ouvrier ». Le premier étant « petit bourgeois » pour l’idéologie prolétarienne ou bien « hédoniste et libertaire » pour l’imagerie médiatique ; le second étant la manifestation de la puissance de la classe ouvrière dans « la plus grande grève de son histoire » ou bien la matrice de la libération des désirs des salariés et leur quête effrénée de satisfactions dans la société de consommation et de communication. Cette représentation, déjà active dès les lendemains de l’événement, n’a fait que se renforcer jusqu’à constituer aujourd’hui le « socle du savoir commun » sur Mai 68, celui qui est diffusé dans les manuels scolaires et ressassé dans les conversations courantes. Nous avançons ici l’unité de Mai 68. Unité de l’événement partout où il s’est exprimé ; unité du mouvement réel qui s’est manifestée sous ses habillages gauchistes, conseillistes ou anarchistes.
Le mouvement révolutionnaire en Italie a été justement qualifié de « Mai rampant » non seulement parce qu’il court sur la décennie 1968-78, mais surtout parce qu’il comporte les deux dimensions historiques concentrées en France sur deux mois : la fin du cycle des révolutions prolétariennes et l’émergence d’une ère de révolutions à titre humain.
Table des matières
- Pourquoi Mai 68 et non pas Mai-Juin 68 ?
- Pourquoi la France et l’Italie ?
- La question de l’événement
- Les revues
- Socialisme ou Barbarie ; Noir et Rouge ; Internationale Situationniste ; Informations et correspondances ouvrières ; Autogestion
- Des auteurs
- Marcuse, Lefebvre, les théories sur la nouvelle classe ouvrière
- Le rôle du gauchisme
- Les mouvements de jeunes avant 1968
- Le mouvement ouvrier avant 1968
- Les grèves en 1967
- Les mouvements étudiants dans la période de 1968
- « Le scandale de Strasbourg »
- La brochure « De la misère en milieu étudiant »
- Le Mouvement du 22 mars
- Le concept de « commune étudiante »
- Les manifestations et les occupations
- Le Mouvement du 22 mars dans la tourmente
- Les rapports étudiants-ouvriers
- A nouveau la rue puisqu’il n’y a rien d’autre
- Les comités ouvriers-étudiants face au reflux
- Organisation, avant-garde et comités d’action
- Pendant ce temps, dans les usines, les luttes
- Vers la fin ; force et violence du capital (Flins et Sochaux)
- Luttes pour l’autogestion ou autogestion des luttes ?
- L’IS, le mouvement du 22 mars et l’autogestion
- Les nouvelles formes d’organisation
- Les nouvelles formes d’action
- dans les autres villes
- Le Mouvement du 25 avril à Toulouse
- Le mouvement étudiant à Nantes
- La puissance de l’événement contre tous les liquidateurs
- La survie du capitalisme et la reproduction des rapports sociaux
- Les revues issues de Mai
- Révolte ou révolution ?
- Une rupture dans la théorie de la révolution ?
- La question de l’avant-garde
- Une reformulation de la théorie communiste
- Une spécificité française ?
- Mai 68 dans le continuum des grandes révoltes et révolutions
- Le volontarisme politique des maoïstes
- Le moment communauté
- La reprise des luttes à l’université et dans l’école
- La reprise des luttes ouvrières
- Les points de convergence
- Compléments sur la lutte à Lip et retour sur une critique de l’autogestion
- L’échec du mouvement c’est la dynamique du capital
- Le débat philosophique des années 60
- Les Quaderni Rossi
- Despotisme d’usine et mouvement ouvrier
- Le développement de l’opéraïsme
- De l’automne chaud à Potere operaio
- La revue Primo Maggio et le concept de composition de classe
- Le mouvement étudiant
- Les premiers contacts étudiants-ouvriers
- La reprise des luttes prolétaires
- Désarroi et limite du mouvement extra-parlementaire
- Les luttes prolétaires
- Les luttes à la Fiat-Turin
- Les avant-gardes ouvrières et les débuts du gauchisme italien
- Tentative de bilan de la gauche extraparlementaire
- La stratégie de la tension
- Les nouvelles formes d’organisation
- L’autonomie ouvrière et la question de l’avant-garde
- Extension du domaine de la lutte
- Le développement d’une violence diffuse
- Les racines de 1977
- Les faits
- Le mouvement des Untorelli
- L’échec de l’autonomie ouvrière
- Les sources antifascistes de la lutte armée
- Le noyau de départ des Brigades Rouges
- Comment comprendre le phénomène massif du repentir ?
- La filiation mouvement autonome/lutte armée et le théorème de Calogero
- Le groupe Azione rivoluzionaria et la lutte armée
- L’anomalie italienne
- Dévoilement et discontinuité
Avant propos
Mai 68, la double nature du dernier assaut prolétarien
I. Les prémisses théoriques
II. Les prémisses pratiques
III. Vers Mai 68
IV. L’événement Mai 68
V. Les Conseils ouvriers et la question de l’autogestion
VI. Le mouvement étudiant
VII. Le mouvement 68 à Lyon
VIII. Le mouvement lycéen
IX. Les leçons de Mai
X. L’après 68 en France
XI. Lip et le Larzac : fin du classisme ordinaire et tension vers la communauté humaine
Italie
maillon faible du capital
Quelques repères généraux sur la situation italienne
I. Les prémisses théoriques
II. Le Mai rampant italien
III. Le mouvement des auto-réductions
IV. Le mouvement de 1977
V. La question de la lutte armée
VI. Critique de la lutte armée par le courant communiste radical
VII. 1978-1982 : Le début de la fin
VIII. Une interprétation du mouvement italien
Mai 68 et Mai rampant italien :
Commandes pour libraires
Diffusion et distribution : Éditions L'Harmattan , collection Temps critiques
Fiche technique
Titre : Mai 68 et le Mai rampant italien
Auteur(s) : Jacques Guigou, Jacques Wajnsztejn
Éditeur : L'Harmattan
Lieu d'édition : Paris
Collection : Temps critiques
Date de parution : janvier 2008
Nombre de pages : 372 p.
Dimensions : 15,5 cm × 24 cm
Présentation : broché
ISBN : 978-2-296-05530-8
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