Comme les lecteurs attentifs de Temps Critiques ont pu s'en rendre compte, si nous continuons à développer notre activité critique d'une appréhension des transformations récentes de la société du capital, une inflexion de cette réflexion s'est produite depuis notre no 9 et le changement de quatrième de couverture, qui nous amène à développer une critique plus politique dans le sens où elle se met en position d'affronter les questions en cours et non plus simplement de décrire (…)
Numéro 11 — (Hiver 1999)
L’aliénation ou le cours présent des particularismes
La politique : à l’impossible nous sommes tous tenus
Construire un échange équilibré avec la nature
Table des matières
La politique : à l’impossible nous sommes tous tenus
À la fin d'un article paru précédemment dans Temps critiques, j'ai esquissé quelques critères permettant de distinguer, dans les mouvements protestataires, l'action politique de la simple revendication sociale. Cette esquisse appelait un développement plus long et surtout un ensemble de justifications théoriques. Le texte qui suit vise à poursuivre la discussion et plus précisément à justifier le recours nécessaire à une médiation politique dans la réflexion critique. Toutefois, (…)
À première vue, l'existence du capital semble ne poser aucun problème. Il n'y a pas besoin, comme jadis à propos de l'existence de Dieu, de preuves de l'existence du capital. On ne peut que constater son existence, et même la « vitalité » de son existence depuis la chute du mur de Berlin, à tel point que dans son actuelle mondialisation le capital règne sans partage, totalement. Ce n'est donc pas le défaut, mais à l'inverse le surcroît d'existence du capital qui (…)
Les zapatistes donnent l'exemple L'occupation par les zapatistes de quelques villes dans le lointain Chiapas le 1er janvier 1994, date de l'entrée en vigueur de l'accord anti-travailleur, anti-environnement de Libre Échange Nord-américain (alena), a mis en route un processus qui a déjà ébranlé le système financier continental et scellé le destin du système de la tyrannie du parti unique étatique au Mexique. L'appel des zapatistes à l'attention des contestataires (…)
J'ai reçu et lu avec plus d'intérêt que jamais ce dernier numéro et je vous remercie d'avoir inséré mon texte sous le titre « Virtuel et domination ». Il me semble que le contenu général de ce numéro 10 du printemps 1998 nécessite (et annonce ?) un numéro décisif que j'espère voir paraître à la rentrée. Dans cette attente, et en réponse à quelques questions que je me pose — et vous pose — j'ai à formuler en même temps une réponse à certaines réserves implicites que divers (…)
Construire un échange équilibré avec la nature
L'activité de l'homme sur la nature est aussi une activité sur l'être humain. En ce sens, tout discours sur la nature est un discours sur le rapport de l'homme à la nature. La nature, c'est l'être humain. La nature est quelque chose que l'on s'est donné, et ce qu'on appel nature n'est envisageable que comme rapport. Environnement L'environnementalisme, réactivation d'un anthropocentrisme historique grec apparaît avec le xxe siècle. Il pose (…)
Lovelock, scientifique anticonformiste, est l'inventeur de l'hypothèse Gaïa. Dans la mesure où elle paraît prendre le contre-pied du scientisme, elle commence à servir de référence à diverses tendances écologistes éclectiques. Tel est le cas de The Deep Ecology, l'association fondée aux États-Unis, qui rassemble aussi bien des idéologues mi-scientistes, mi-mystiques, que des saboteurs de laboratoires d'esprit libertaire. Il n'est donc pas inutile d'analyser les thèses (…)
Aujourd'hui se développe tous azimuts une « prise de conscience écologiste », conscience des « intérêts vitaux » de la Nature, née du besoin de se préoccuper de la survie actuelle et future de l'Humanité mise en danger par le saccage systématique de l'environnement « naturel » qu'opèrent les bulldozers de l'économie. Mais ce besoin de prendre en compte son environnement n'explique en rien pourquoi l'idée de Nature a acquis une telle hégémonie dans les (…)
Dans la dernière livraison de la revue Invariance (Série v, no 1), Jacques Camatte amorce un changement de perspective. Il ne s'agit plus de « sortir de ce monde » qui aurait intégré toute critique et dévalorisé l'idée même de révolution, mais d'entreprendre un « cheminement libérateur » au sein de cette société/communauté en dissolution. Après avoir longtemps et longuement critiqué le principe même des « libérations » comme n'étant que libération des potentialités du (…)